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 Là où tout commence... (Bathilda)

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Wenceslas Kerr
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MessageSujet: Là où tout commence... (Bathilda)   Là où tout commence... (Bathilda) EmptyLun 26 Avr - 17:15

Cela faisait bien longtemps que Wenceslas n’avait pas mis les pieds à Salem. Le confort que lui procurait sa nouvelle vie à Washington, où il occupait le poste de Secrétaire à l’éducation auprès du Ministre de la magie, lui avait fait oublier le charme de Firecristal Bay, que pourtant de nombreux sorciers continuaient à fréquenter après être sortis diplômés de l’Institut.

Cependant, il fallait désormais qu’il renoue avec les vieilles habitudes ! En effet, le refus de Bathilda Spurr de reprendre les rênes l’école avait fortement contrarié Monsieur le ministre. De nombreux parents l’avaient assailli de lettres réclamant la réouverture de Salem. Des pétitions florissaient dans de nombreux Etats, et même les grandes familles d’Amérique du Sud faisaient entendre leurs voix en faveur d’une remise sur pieds de la plus grande école de sorcellerie de l’Atlantique ! Visiblement, cette bonne femme de Spurr prenait un malin plaisir à abuser ainsi de son pouvoir et faire un pied de nez au ministère et à l’Amérique tout entière.

Mais les choses n’allaient pas se passer ainsi. Si elle ne voulait pas rouvrir l’Institut, quelqu’un d’autre devait s’en charger, et c’est tout naturellement à Wenceslas Kerr, secrétaire à l’Education, que la tâche avait incombé. Il était temps de remettre un peu d’ordre dans l’institution. La vieille tradition qui voulait que Salem soit dirigé par une femme était proche de disparaître, et c’était une bonne chose. Wenceslas avait toujours pensé que les femmes étaient responsables de tous les maux de la société. Ah, que ne donnerait il pas pour retourner au bon vieux temps où ces dernières n’avaient pour seule occupation que le maintien du foyer et l’éducation des enfants !

Il avait fixé rendez-vous à Bathilda ici, à Firecristal Bay, pour se donner un avant-goût de ce que serait désormais son nouvel environnement de travail. Il allait lui annoncer, décret ministériel à l’appui, que le Conseil Suprême avait tranché en faveur de la destitution de Ms Spurr, et du remplacement de celle ci par Wenceslas. Il ne manquait plus que la signature de l’intéressée.

Naturellement, Wenceslas choisit le Lawrence, qu’il fréquentait déjà étant étudiant. Ce vieux restaurant était considéré par beaucoup, à commencer par son propriétaire, comme le temple du chic et du bon goût, et la crème de la société sorcière s’y attardait régulièrement. En plus d’un restaurant, le Lawrence possédait une salle de réunion qu’utilisaient les clubs les plus sélects de la haute société sorcière.
Comme à son habitude, Wenceslas était légèrement en avance. Il aimait prendre ses aises et faire un repérage rapide de l’endroit avant que son interlocuteur ne soit arrivé. Cela conférait des avantages certains, dont un surplus d’assurance.

Commandant un whisky, il attendit.
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Bathilda Spurr
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MessageSujet: Re: Là où tout commence... (Bathilda)   Là où tout commence... (Bathilda) EmptyLun 26 Avr - 19:19

J'étais outragée par les manières du Ministère. Je ne savais pas ce dont il s'agissait là, certainement un élan de folie dans leurs esprits créatifs, ou peut-être bien qu'en plus d'avoir perdu la tête, ils voulaient me faire perdre la mienne, quoi qu'il en soit, ils se permettaient de croire qu'ils avaient leurs droits sur tout, même les choses les plus anciennes, et je parlais non seulement là des traditions de Salem, mais aussi de toutes ces choses qui les dépassaient totalement et dont il croyaient posséder un certain pouvoir! Plus ça allait, et plus leur indescence devenait injurieuse. S'ils croyaient que j'allais passer l'éponge sur cette histoire, ils se mettaient carrément le doigt dans l'œil! Je leur en avais fait part de ce que j'en pensais, moi, de leurs manœuvres!

Ils ne pensaient qu'à leur tête, et je n'étais pas la marionnette qui allait leur obéir au doigt et à l'oeil, en fermant les yeux sur leur impolitesse. Donc, en bonne et due chose, j'avais catégoriquement refusé de rouvrir l'école, pour la simple raison qu'ils s'étaient enfin rendus compte (et il était temps, après trois ans d'efforts inutiles), de la vanité de leur travail! C'aurait été donner un grand coup à mon amour propre que de leur faire cette faveur. Évidemment, j'y voyais très clair dans leur petit jeu. Ils avaient toujours eu besoin d'un pilier pour maintenir leur prétendue discipline. Il allait sans dire que Salem était l'un de leurs plus grands prestiges, dont ils ne pouvaient se passer. Malheureusement pour eux, j'en étais la directrice, et j'avais tous les droits du monde de leur mettre des bâtons dans les roues en fermant l'institut, tout comme eux l'avaient fait à mon encontre, et ça, c'était à souligner!

Cela faisait bien longtemps qu'ils essayaient de résoudre le problème que leur posait le triangle des Bermudes, et tous les sortilèges de magie noire lancés par Abigail qui s'en référaient. Ils ne pouvaient contrer la volonté de cette sorcière, qui était, et ça aussi c'était à souligner, des plus admirables dont ils n'eussent jamais entendu parler. Il fallait avoir un certain culot pour ainsi vouloir contrer sa volonté!

Je dévalais à toute allure les marches du château. J'avais rendez vous avec un des membres les plus illustres du ministère, et qui représentait, ceci dit en passant, très bien le genre pompeux et tiré à quatre épingles de l'homme politique stéréotypé. J'avais certainement semé un grand désordre au sein du ministère, et qui venait bien sur me rattraper dans la village de Firecristal Bay, sans grand étonnement dans le Lawrence. C'était un restaurant très branché, qui, évidement, attirait toujours le même genre de clientèle.

Une fois arrivée sur place, j'entrai d'une prestance assurée, et repérai rapidement Wenceslas, assis sur une chaise derrière un whisky. Il ne perdait pas ses habitudes, toujours à l'heure convenue, même souvent à l'avance, cela ne faisait que confirmer l'image soignée du personnage. Je m'assis en face de lui et commandai un verre d'hydromel.

Mon cher Wenceslas! Que me vaut l'honneur de ton déplacement?
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MessageSujet: Re: Là où tout commence... (Bathilda)   Là où tout commence... (Bathilda) EmptyLun 26 Avr - 20:50

Wenceslas n’eut pas à attendre trop longtemps. Il n’avait pas encore terminé le quart de son whisky que la porte s’ouvrit à la volée, laissant apparaître une élégante femme d’âge moyen, ses légendaires cheveux argentés savamment rehaussés à l’aide d’une fourchette. Fidèle à ses habitudes, elle n’avait pas une minute de retard comme elle n’avait pas une minute d’avance. Déjà au temps où ils étudiaient tous deux à Salem, Bathilda se faisait remarquer par une rigoureuse ponctualité. Sans doute la seule chose qui en faisait une directrice digne de ce nom, songea Wenceslas.

D’une démarche assurée, elle s’était avancée jusqu’à la table où il était installé et se laissa gracieusement tomber sur la chaise d’en face après avoir commandé un hydromel.

Mon cher Wenceslas! Que me vaut l'honneur de ton déplacement?

Kerr constata alors qu’elle n’avait pas changé d’un pouce, depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Des années avaient beau s’être écoulées, mais Bathilda restait Bathilda, toujours aussi impertinente, l’oeil toujours aussi rieur. Le temps avait étouffé toute trace de relation qu’ils avaient pu établir dans le passé, trente ans plus tôt, et la logique, renforcée par la notion de manières, aurait voulu qu’ils se vouvoient, comme le feraient un secrétaire du ministre à l’éducation et une directrice d’école. Il le savait, elle le savait, et elle savait aussi que ça le dérangerait. C’est bien pour cela qu’elle l’avait fait.


Je vois que le bonjour est passé de mode à Salem... Néanmoins, j’ai l’honneur de vous apprendre qu’il est encore de rigueur au sein de la société des sorciers respectables...

Il posa son verre de whisky, repoussa doucement sa chaise et contourna la table de manière à se retrouver aux côtés de Bathilda.

Vous permettez ?


Il se courba légèrement et, prenant sa main droite, en effleura à peine le revers du bout de ses lèvres. Reprenant sa place face à elle, il lui adressa un regard ironique.

J’aurais aimé vous répondre que je suis venu simplement pour prendre de vos nouvelles, mais malheureusement, ce n’est pas le cas. Une affaire urgente dont vous connaissez parfaitement bien les tenants et aboutissants m’y oblige.

Il extrait de sa poche une pipe et l’alluma d’un geste prompt.


Vous avez fait un véritable tabac au ministère, dernièrement. L’on ne parle plus que de vous et de votre refus obstiné de rouvrir Salem, que je crois uniquement motivé par vos excentricité et esprit de contradiction déplacé. Vous vous rendez bien compte que votre position est absurde ?
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MessageSujet: Re: Là où tout commence... (Bathilda)   Là où tout commence... (Bathilda) EmptyMer 28 Avr - 13:17

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. C'était bien là le fond de ma pensée à chaque fois que je revoyais l'une de mes connaissances de jeunesse. Et Wenceslas n'était pas l'exception à la règle. Quelques années supplémentaires étaient visibles sur son visage, qui paraissait un peu plus flétri par le temps en comparaison à l'époque où je l'avais connu sous ses meilleurs jours. Mais dans le fond, c'était toujours ce même personnage, gardant cet air à la fois sérieux et pompeux que que je reconnaissais si bien. Il allait sans dire que Kerr a toujours vécu dans le confort du luxe que lui offraient ses origines, et que incontestablement, il n'avait rien perdu à ses habitudes. Il avait l'air de se porter en forme, et malgré les circonstances, j'étais réellement contente de le savoir. Pas forcément parce que je l'aimais bien, d'ailleurs je ne l'avais jamais vraiment aimé, mais surtout parce que j'avais toujours su qu'il finirait derrière un bureau au ministère, et que j'en avais maintenant la preuve vivante sous les yeux.

Je vois que le bonjour est passé de mode à Salem... Néanmoins, j’ai l’honneur de vous apprendre qu’il est encore de rigueur au sein de la société des sorciers respectables...

J'avais, l'espace d'un instant, oublié ce que Wenceslas Kerr était devenu. Il y avait dans la société une liste considérable de conventions que j'avais du mal à adhérer, mes principes l'obligeaient. Par exemple, le vouvoiement. Je ne pouvais tout simplement pas concevoir que Kerr s'était mis à m'estimer autant qu'il l'aurait fait avec sa secrétaire, dont, j'en étais certaine, la vie lui était totalement inconnue et indifférente. Il en allait toujours ainsi avec les hommes du ministère, ils voyaient les choses comme un entretien professionnel où il fallait être dur comme un sac à pomme de terres, et pas comme je l'aurais souhaité, un simple rendez vous entre collègues pour discuter. S'entend, sans toute cette distance qui nous sépara à l'instant même où il avait prononcé le mot "vous" ce soir-là. Je devais avoir un sérieux problème avec l'emploi de ce mot, plus les hommes vieillissaient, et plus ils avaient besoin de se sentir respectés. J'étais navrée mais je ne voyais pas en quoi. J'avais même plutôt tendance à défendre l'idée que la jeunesse soit sur le même pied d'égalité que tous ces vieillards assis sur leurs fauteuils bien dodus, et qui se contentaient de prendre les commandes et d'adopter un regard affreusement critique sur la société.

Bien bien, je vois que je viens de toucher un point sensible de la société des sorciers respectables.

Je le laissai prendre ma main, qu'il effleura de ses lèvres. Vraiment, je ne voyais pas à quoi servait toute cette mascarade.

Évidemment, je savais très bien qu'il ne venait pas pour venir prendre de mes nouvelles. Alors pendant qu'il y était, pourquoi ne pas clairement m'annoncer ce qu'il avait en tête, au lieu de tourner autour du pot?


Peut-être. Mais je ne voudrais pas laisser entendre au ministère que je suis à sa disposition dès qu'il s'en sent le besoin. La société des gens respectables va devoir s'en tenir à ses décisions, l'école restera fermée. Et je serai catégorique là dessus, que le ministère le veuille ou non. Alors si vous avez autre chose de plus intéressant à me dire, Kerr, faites le.
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MessageSujet: Re: Là où tout commence... (Bathilda)   Là où tout commence... (Bathilda) EmptyMer 28 Avr - 23:16

Elle avait raison, bien sûr. Raison de respecter sa dignité et vouloir faire entendre sa voix. Cette nature obstinée, fière, et indépendante, elle l’avait déjà quand ils s’étaient rencontrés pour la première fois. Spurr ne se laissait pas facilement abattre et il lui arrivait même de contre-attaquer. De toutes les femmes qu’il avait connues, Wenceslas n’en avait vu que peu qui étaient de cette espèce là. Presque des hommes, en fait. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle ils s’étaient, dans le temps, rapprochés.

Et bien sûr, en son for intérieur, il cautionnait parfaitement sa position. Lui même n’aurait pas agi différemment. Blubber était un homme dispersé, ne sachant pas vraiment ce qu’il voulait, ou bien échouant à se faire entendre à force de se laisser guider par ses associés de sensibilités politiques différentes. Fermer l’école pour un projet aussi stupide qu’il était voué à l’échec pour se rendre compte trois ans plus tard que le projet était effectivement stupide et constater qu’il était voué à l’échec après avoir échoué à le mettre en œuvre. Prendre une décision pour revenir en arrière, et tenter de réduire maladroitement les dégâts collatéraux. Un jour, il faudrait lui apprendre à faire de la politique.

Mais pour l’heure, Kerr avait d’autres chats à fouetter. Surtout, un ministre aussi facilement manipulable lui facilitait grandement la tâche dans la réalisation de ses propres projets. Profitant de son total désarroi et de son manque d’esprit d’initiative, Wenceslas lui avait humblement suggéré de le laisser faire - chose qu’il réussit sans mal à obtenir - et orchestré l’affaire d’une main de maître.


- Justement, Spurr, parlons en des décisions du ministère, dit-il d’une voix doucereuse.

D’un geste vif, il ouvrit sa canne en deux, et en fit glisser un long étui en argent. Il en extrait un parchemin soigneusement roulé, claqua des doigts, et ce dernier se déplia sur la table devant Bathilda.


- Comme vous devez le savoir, vous n’avez pas le monopole des décisions concernant Salem. Le ministère a le droit d’imposer sa volonté à condition que celle ci fasse l’objet d’un vote à l’unanimité au sein du Magenmagot. La haute cour a été réunie il y a trois jours.

Il marqua une légère pause avant de poursuivre. Rien de tel qu’un petit suspens.

- J’ai le déplaisir de vous annoncer que, face à votre refus de reprendre vos fonctions, les juges ont unanimement statué en faveur de votre suspension... définitive.


Impassible, Kerr marqua une autre pause et inhala un peu de tabac, histoire de laisser Bathilda digérer l’information.

- Vous vous demandez sans doute qui a t-on choisi pour vous remplacer... Moi. Il ne manque plus que votre signature.

Il agrémenta ses paroles d’un signe de tête en direction du parchemin aplati sur la table et, voyant Bathilda proche du point d’ébullition, s’empressa de poursuivre avant qu’elle ne le coupe.

- La loi étant la loi, vous n’avez en théorie pas d’autre choix que de vous y soumettre. Cela dit... en tant que secrétaire du ministre à l’éducation en personne... je pense qu’on peut s’arranger...

Sourire ironique.


Dernière édition par Wenceslas Kerr le Jeu 29 Avr - 3:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Là où tout commence... (Bathilda)   Là où tout commence... (Bathilda) EmptyJeu 29 Avr - 2:11

Je me demandais bien ce que le ministère avait inventé cette fois pour me faire changer d'avis. Je lui connaissais d'ailleurs une imagination débordante en matière de subterfuges pour toucher à ses fins. L'exemple le plus recent en était la clôture radicale de Salem. La décision de fermer l'institut manquait grandement de réflexion, et, compte tenu du prétexte de monsieur le ministre, ce bon cher Blubber, était pour le moins insensée. Des recherches de trois ans qui n'avaient abouti à rien, avaient interrompu le le bon déroulement de la scolarité des élèves de l'école, qui plus est, il m'avait fait perdre un temps considérable et il me demandait de revenir maintenant. C'était donnant donnant. Moi aussi je lui faisais perdre son temps, je n'avais pas accepté aussi rapidement qu'il l'aurait souhaité, sans quoi le déplacement de Wenceslas n'aurait pas été indispensable.

Maintenant, je songeais à ce que me réservait Kerr, car il fallait bien admettre qu'il ne s'agissait pas là de n'importe qui, et qu'ils avaient l'intention d'en finir au plus vite avec moi. Il avait toujours été doué pour convaincre les gens, doté d'une certaine répartie que j'appréciais chez lui hors contexte, et qui influençait les ministres les plus haut placés. Son rôle avait toujours été à l'arrière des projecteurs, Wenceslas était un peu le cerveau qui faisait avancer la troupe, il ne lui était pas bien difficile de manipuler les gens. Moi qui connaissais sa vraie nature, j'étais plus ou moins bien placée pour l'affirmer.

Lorsqu'il commença à me parler du ministère, je sentais une puissante envie d'éclater de rage. Cela m'avait toujours énervée cette tendance à toujours tout contrôler sans avoir jamais réellement vécu dans l'institut. Je savais mieux que personne ce qui allait faire honneur à l'institut, et il était dans mes droits de décider de ce que j'avais à faire! J'en étais tout de même la directrice bon sang!


J’ai le déplaisir de vous annoncer que, face à votre refus de reprendre vos fonctions, les juges ont unanimement statué en faveur de votre suspension... définitive.

Eh bim. C'était le point où ça faisait mal. Je savais dorénavant pourquoi on avait envoyé Wenceslas. Il n'avait aucun scrupule à dire les choses telles qu'elles étaient, clairement, précisément, il allait toujours droit au but. A son déplaisir par contre, je n'y croyais pas tellement. Vu qu'il était lui même nommé directeur. Quel coup bas, moi, qui avais donné coeur et âme à l'institut depuis des années, on me VIRAIT. Non, ça n'allait pas se passer comme ça, je n'allais pas me laisser abattre par ces gens qui se croyaient des sorciers respectables. Leur ingratitude m'était surtout intolérable. Ils ne me faisaient pas peur sous leurs airs de supériorité.

Vous vous moquez de moi?


Je pris un air scandalisé. Je n'arrivais pas à y croire. Ils étaient vraiment en train de me rouler dans la farine! J'hallucinais, j'hallucinais. Pourtant, je savais que je n'y pouvais rien. Toute seule, je ne faisais pas le poids contre tout un ministère.


Si le ministère croit que je vais lui accorder ça, il se met le doigt dans l'oeil. Quel est votre prix, Kerr?
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MessageSujet: Re: Là où tout commence... (Bathilda)   Là où tout commence... (Bathilda) EmptyJeu 29 Avr - 22:59

Wenceslas regardait Bathilda s’affoler, impassible. La grande différence entre eux deux était leur rapport à l’émotion. Spurr faisait montre de tous ses états d’âme, de la colère à la joie en passant par la consternation, on lisait dans ses yeux à livre ouvert. Kerr, lui, mettait un point d’honneur à ne jamais laisser s’échapper le moindre indice quant à son ressenti profond. Il était persuadé que les sentiments affichés étaient signe de faiblesse, et que seules la distance et la froideur, barrières hermétiques à l’essence de l’âme d’un homme, permettaient au dit homme de contrer les attaques de ses confrères. De nature méfiant, presque paranoïaque, il se représentait le monde comme une compétition profonde entre êtres égoïstes et, il fallait l’avouer, son environnement avait plutôt tendance à lui donner raison.

Impassible, donc, il ne laissa rien paraître du sentiment de satisfaction qu’il éprouvait à l’idée de mener le jeu dans la situation présente. En effet, il avait toutes les cartes en main, ainsi qu’il ne manqua pas d’en faire la remarque à une Bathilda désorientée.


« Ma chère Spurr, en l’occurrence, le ministère c’est moi. Et il croit surtout, je le crains, que vous n’êtes pas en position d’accorder quoi que ce soit. »

Cette tranquillité dans la voix, cette volonté d’adoucir les angles, tout ce qui, dans la bouche d’un autre, aurait tendance à rassurer, laissait au contraire chez Wenceslas, présager une menace imminente. Et Bathilda avait l’air de bien le savoir.

« (...) Quel est votre prix, Kerr ? »

Wenceslas la contempla un moment l’oeil soudain sévère, empreint d’un sérieux qui vint trancher avec la légèreté de ton de ses assertions précédentes. Puis, sans un mot, il se pencha et attrapa une mallette en métal noir, la posa devant lui et fit claquer les verrous d’un mouvement sec. Il en sortit une épaisse liasse de parchemins reliés par une corde fine.


« Voici un rapport statistique établi par le service administratif de mon département, sur l’état de Salem lors de sa dernière année d’activité. »

Il tira sur la corde et libéra les feuilles. Après les avoir rapidement parcouru, il en sortit une, et la jeta sur la table devant Bathilda.

« Nombre de retenues : 666. Pourcentage de BUSE non validées : 17. Pourcentage de potions réussies lors des TP : 41. Sans parler du nombre d’absences à un enseignement, qui est littéralement exorbitant. Ah, et bien sûr... »

Il marqua une pause tandis que ses yeux parcouraient le parchemin.

« Pourcentage de nés-Moldus dans la tranche des ASPIC les plus réussis : 69. Soixante neuf pourcent de Moldus obtiennent les meilleurs résultats à la plus haute épreuve qui soit, contre trente et un pourcent de sorciers... authentiques. C’est un SCANDALE ! »

Dans un bruit sourd, sa main rebondit sur la table tandis qu’il y déposait le parchemin.

« Loin de moi de critiquer vos talents de directrice, Spurr, mais les chiffres parlent d’eux mêmes. L’école en est arrivée à un niveau désastreux. Des mesures de redressement du niveau doivent être prises, une revalorisation du savoir hérité de siècles entiers d’expérience doit être faite, une revalorisation des valeurs, enfin, sur lesquelles notre société est fondée ! Il y a 5 milliards de Moldus dans ce monde, et ces 5 milliards nous envahissent et nous écrasent impunément. Comment voulez vous, avec un tel niveau d’éducation, que les générations futures défendent et répandent les valeurs de notre société ? Et je ne vous parle même pas de tous ces sorciers de pacotille, des nés Moldus, qui ne savent qu’agiter une baguette magique sans s’imprégner des siècles d’histoire qu’elle renferme ?! Qui ne regardent notre histoire que comme une vulgaire chronologie d’événements, sans en comprendre le sens profond, sans s’y reconnaître ! »

Il s’arrêta le temps de laisser toutes ces informations monter au cerveau de Bathilda. Il avait légèrement dévié du sujet principal, mais cela lui arrivait souvent. La seule cause pour laquelle on pouvait l’entendre tenir ce genre de discours passionné était celle-ci, la cause des sorciers et de leur survie.

« Maintenant, vous virer de votre école ne m’intéresse pas. La seule chose qui m’intéresse est le devenir de notre société, Spurr. Aussi, je vous offre l’occasion de revenir sur votre décision. Maintenant ou jamais. »

Pause.

« Sachez seulement que, au cas où vous choisiriez de rester, nous serons... collègues. »
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MessageSujet: Re: Là où tout commence... (Bathilda)   Là où tout commence... (Bathilda) EmptyDim 27 Juin - 1:12

Je sentais monter en moi l'oppression que m'affligeaient les paroles prononcées par Wenceslas. Je commençais à comprendre la véritable raison de sa présence ici, et plus il s'avançait dans ses explications, plus je me sentais prise entre les mailles du filet. En effet, je m'étais engagée dans une idée sans aucune chance d'aboutissement, car, que je le veuille ou non, j'étais sous totale soumission face aux décisions du ministère dans le cas présent. C'était rebutant, moi qui étais directrice de Salem, on ne me laissait tout de même pas imposer mon dernier mot. Or, je ne pouvais abandonner Salem, même s'il s'agissait là d'un jeu duquel je ne sortirais gagnante.

Les valeurs que vous défendez n'ont plus lieu d'être dans la société moderne. Vous venez vous-même de me démontrer que les enfants nés moldus ont au moins autant de chances d'entreprendre des études de sorcellerie. Je défends fortement l'idée qu'ils s'intègrent entièrement au monde magique, c'est précisément ce en quoi consiste notre avenir. La paix des deux côtés réunis. Croyez vous réellement que les sorciers dits "authentiques" aient quoi que ce soit de plus que les autres élèves pour réussir? Moi non. Permettez moi de vous dire, Kerr, que ce n'est pas tant les nés moldus que les sorciers trop attachés aux valeurs du sang qui parlent abondamment sans agir, le véritable problème. Les idées conservatrices prennent une tournure discriminatoire. C'est plutôt ça le scandale, mon cher!

Je bus doucement une gorgée d'hydromel. Wenceslas faisait partie de ces sorciers dont je ne pourrais jamais adhérer les principes. Comment pouvait-on se baser seulement sur les liens héréditaires pour expliquer le talent? Le talent, ça jouait aussi sur les aptitudes intellectuelles, la curiosité, l'acharnement de l'apprentissage, et surtout l'envie. Chacun méritait d'avoir ce qu'il voulait, tout dépendait de la force de volonté qu'on y mettait.

Je ne pourrais nier les résultats de votre rapport statistique si rigoureusement modelé, je le concède. J'avouerai que vous me tendez une perche. Je ne pourrais abandonner Salem, j'y attache trop d'importance. Je ne peux céder ma place aussi facilement. Quitte à ne pas fermer l'école, je préfère encore être là pour veiller sur vos magouilles ministérielles.

Je me rendais compte à quel point j'avais donné du mien à Salem, mais aussi à quel point Salem m'avait donné. J'aimais mes élèves, c'était incontestable, et la simple idée de devoir céder ma place m'était inimaginable. A choisir entre partir ou engager un directeur du ministère, je n'avais pas une once d'hésitation. Toutefois il était incontournable pour moi, si je décidais de rester, d'instaurer une grande réforme imposée par le ministère pour rehausser le relâchement des élèves. J'allais devoir resserrer la vice.

Sachez seulement que, au cas où vous choisiriez de rester, nous serons... collègues.

Mais le ministère avait visé encore plus loin que moi dans cette histoire. Ils avaient prémédité ma réaction, et par la même occasion, un membre de leur clique allait m'assister tout au long de l'année scolaire. Et pas n'importe qui... Wenceslas Kerr.

J'avalai longuement ma salive. Après tout, ce genre de condition n'était pas inattendue de la part du ministère. Il fallait toujours qu'ils aient le dernier mot. En l'occurrence, je ne pouvais plus faire grand chose, à part espérer que ma présence suffirait à apaiser leur influence en cas de débordement.

J'étais certaine que le ministère sauterait sur l'occasion. Mais si j'ai bien compris, je ne suis pas en mesure de contester. J'accepte votre offre Wenceslas.

Sur ce, je le regardai longuement dans les yeux, puis avalai le contenu de mon verre d'hydromel.
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MessageSujet: Re: Là où tout commence... (Bathilda)   Là où tout commence... (Bathilda) EmptyDim 27 Juin - 1:55

Il en avait toujours été ainsi, la dualité entre les conservateurs et les progressistes était une fatalité à laquelle on ne pouvait échapper. Autrefois, nos ancêtres se sont battus pour savoir si oui ou non il fallait intégrer les gobelins au rang des créatures pensantes, à l’instar des sorciers, et aujourd’hui, nous voilà en train de débattre sur la place à accorder aux Moldus. L’histoire penchait toujours, et de manière inévitable, pour le progrès, et Wenceslas n’était pas dupe : les pouvoirs sorciers se diluaient dans la société moldue à une vitesse affolante, et ce n’était plus qu’une question de temps avant que l’intégration des nés-Moldus soit une fatalité. Mais il était également convaincu que la société ainsi créée n’aurait rien à voir avec la grandeur de celle d’antan (dont les miettes persistaient encore et ne demandaient qu’à être rassemblées en vue d’une restauration dans les règles de l’art), et persuadé de la nécessité des mesures visant à redorer les valeurs situées au fondement de la communauté sorcière. Car même Bathilda ne pouvait nier que cette dernière était en pleine décomposition. Le rapport statistique dont il venait de lui faire part le prouvait largement.

Il l’écouta parler sans broncher, les jambes croisées sous la table avec désinvolture. Evidemment, il s’était attendu à ce genre de discours. Dès son plus jeune âge, Bathilda avait toujours mis un point d’honneur à se faire remarquer en tant que protectrice des enfants de Moldus, et championne d’une société nouvelle, tenant compte des évolutions que cette dernière avait subies. Le problème, avec ce genre de personnes, était qu’elles se laissaient entrainer dans l’engrenage de l’Histoire sans tenter de faire quoi que ce soit pour en influencer le cours. Progressistes n’était qu’un nom de façade, frôlant les sommets de l’hypocrisie, et désignant finalement ceux qui se résignaient à suivre, au lieu d’agir. Le véritable progrès était ailleurs, il résidait dans la conservation de ce qui était bon et dans le rejet de ce qui était mauvais, car les données nouvelles apportées par l’Histoire n’étaient pas toutes à prendre. Et qu’ils le veuillent ou non, Spurr et sa bande allaient un jour devoir l’admettre. Et Wenceslas était justement là pour avancer ce jour béni le plus possible, afin d’éviter un maximum dommages collatéraux.


- Non Spurr, vous faites erreur. Les nés-Moldus ne s’intègrent pas dans notre société, il la diluent en en bousculant les valeurs et les coutumes. Je ne dénigre pas leurs performances - encore heureux qu’au bout de six années d’enseignements ils parviennent à un certain niveau ! J’attire seulement votre attention sur le fait qu’ils ne voient pas la magie telle qu’elle nous apparaît à nous et, le jour où cette dernière stagnera parce que ses protagonistes ne détiendront pas le recul nécessaire pour la faire avancer, jusqu’à ce que finalement elle s’éteigne au profit de la « science » moldue, vous vous souviendrez de Wenceslas Kerr.

Mais son ton, grave et maussade, devint soudain plus léger.


- Mais ce jour n’arrivera jamais, n’est-ce pas ? Car désormais, nous allons œuvrer ensemble pour le bien de notre communauté.

Il plissa les yeux et, après avoir dévisagé Bathilda un court instant de plus, finit par lever son verre.

- A la grandeur des sorciers !

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