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Claire Swift Elève de Silversword - 1ère année
Messages : 8
| Sujet: Comment rater une répartition Mar 27 Avr - 14:21 | |
| Pour tout vous dire, Claire appréhendait pas mal la rentrée à Salem. En effet, elle a passé une enfance plutôt solitaire à lire et à apprendre des livres. Elle n’avait pas beaucoup fréquenté des enfants de son âge, et la perspective de se retrouver seule sur un bateau avec une foule de gens qu’elle ne savait pas trop comment aborder lui faisait peur. Bien sûr, il y avait Charlie, son grand frère, mais elle savait déjà qu’elle ne pourrait compter sur lui. Parce qu’elle n’était pas très « fun », Charlie préférait souvent la compagnie d’autres adolescents.
Quand le navire démarra, elle resta longtemps sur le bord à regarder ses parents et à agiter sa main en guise d’au revoir. Elle savait qu’elle n’avait pas l’air très fine, mais au moins ça lui permettait de gagner un peu de temps.
Mais une fois que la cote ne fut plus visible, Claire se rendit compte qu’elle avait fait une grosse erreur de stratégie ! Car maintenant, tous les enfants s’étaient plus ou moins regroupés pour ne pas être perdus, et les premiers liens avaient été faits ! Elle allait devoir doubler d’efforts pour intégrer un groupe ! Que faire ?
Elle s’avança d’un pas prudent dans le couloir, en jetant des coups d’oeil dans les compartiments. Tout le monde était déjà en train de converser joyeusement, et la pauvre Claire avait beau connaître le manuel des bonnes manières et de la sociabilité par cœur, elle ne voyait pas trop ce qu’elle pourrait dire pour intégrer une conversation sans que des regards malveillants ne se tournent en sa direction.
Elle était perdue dans ces songes du désespoir, lorsque soudain, elle eut une révélation ! Le chariot à nourriture, visible au loin, était sur le point de faire la tournée des compartiments ! Fière de sa lumineuse idée, elle s’élança dans le couloir à la rencontre du chariot. Ses parents lui avaient donné un peu d’argent pour manger. Mais au lieu de s’acheter un vrai repas, la gamine déboula devant la vendeuse et, vidant ses poches, commanda la totale sucreries ! Empoignant le tout, elle remercia - un peu trop - chaleureusement la vendeuse, puis rentra au pif dans le premier compartiment qu’elle croisa.
Elle eut de la chance - les personnes qui y étaient avaient l’air plutôt gentilles. Claire leur fit son plus beau sourire, qu’elle rendit volontairement un peu timide.
- Salut ! je peux m’asseoir avec vous ? J’ai des bonbons.
Les autres enfants échangèrent un regard étonné. Mais Claire n’en comprit pas le sens, car elle ne voyait aucune faille à son entrée en matière... Finalement, les adolescents acquiescèrent et la jeune fille s’installa sur la moquette, le sourire jusqu’aux oreilles. Ils passèrent leur temps à discuter de tout et de rien. A sa grande satisfaction, Claire maîtrisait tous les sujets qu’ils avaient abordé, et a pu à chaque fois apporter sa contribution au débat. Elle leur avait même appris deux trois choses qu’ils ne savaient pas.... Il va sans dire qu’à la fin du voyage, il ne restait plus aucun bonbon. Mais peu lui importait : elle était contente d’avoir pu trouver des amis aussi vite. Ou du moins, c’est ce qu’elle croyait...
Car arrivés aux calèches, lesdits amis lui suggérèrent de prendre la dernière, pour pouvoir d’une part voir défiler tous leurs camarades de promotion et avoir ainsi une vue d’ensemble d’avec qui ils passeraient l’année, et, d’autre part, pour profiter plus longtemps des paysages qu’offrait le port de firecristal bay. Evidemment, ne se doutant de rien, Claire accepta. Ainsi passèrent ils une quinzaine de minutes à rire à propos de la marque du bras sur le visage d’un garçon qui s’était visiblement endormi pendant le voyage, ou encore sur les chaussettes dépareillées d’un autre élève. Enfin, lorsque la dernière calèche les approcha, ils montèrent tous dedans, et, au moment où Claire mit le pied sur le petit escalier, un des garçons pointa le ciel derrière elle en criant « REGARDEZ !!!!!! ». Et là, fatalement, lorsque Claire se retourna pour voir ce qu’il y avait de si surprenant, la calèche démarra brusquement, laissant la jeune fille se remettre de ses émotions seule au milieu de magnifiques paysages de Firecristal Bay.
Et là, bien malgré elle, Claire éclata en larmes. | |
| | | Dimitri Fletcher Elève de Dragonflame - 1ère année
Messages : 5
| Sujet: Re: Comment rater une répartition Ven 30 Avr - 0:22 | |
| Ce jour-là, Dimitri était content. Il allait enfin découvrir l'école de Salem, dans laquelle sa mère avait excellé auprès des professeurs, du temps où elle était encore jeune. C'était son tour dorénavant d'avoir ses moments de gloire. Toute sa vie, le jeune homme avait rêvé d'intégrer le monde magique. Vivant dans une maison avec ses deux parents, il avait été à l'école des gens que l'on appelait ici les moldus, et qui s'avéraient être des gens normaux. Normaux, pas autant que l'on aurait pu croire! Par exemple, cette voisine de madame Byxbie, la vieille dame qui habitait au coin de la rue piétonne, elle n'avait jamais rien eu de très normal. Ses dents jaunes et marrons faisaient penser à des amandes, et étrangement, elle ne disait rien. Pas un mot. Dimitri avait beau la saluer tous les matins, elle ne répondait que par un sourire idiot qui dévoilait ses dents écartées et moisies par les âges. Ca, ce n'était pas normal. Dimitri était persuadé qu'elle avait des problèmes à l'intérieur de sa maison, que l'on croyait tranquille et paisible au premier abord, mais dont il s'agissait une véritable antre du diable.
Le jeune garçon ne savait pas pourquoi il pensait à des choses aussi effroyables avant de se rendre dans l'endroit le plus merveilleux auquel il n'aurait jamais pu penser! C'était certainement le frisson de l'inconnu qui lui faisait monter l'angoisse à la tête. Quoiqu'il était plus excité qu'angoissé à l'idée de passer un jour à l'institut, car s'il avait été accepté, il était tout à fait capable d'être à la hauteur, malgré le fait qu'il ait toujours vécu parmi les moldus. Prenant son courage à deux mains, ou plutôt sa valise et la cage de sa chouette, il sortit de la maison, et posa ses affaires dans le coffre, son père et sa mère l'attendant déjà dans la voiture.
Une fois arrivés au port, il l'accompagnèrent jusqu'à la rembarde. Sa mère lui donna un baiser sur le front et son père l'enserra dans ses bras. Dimitri fit la moue, il n'aimait pas qu'ils lui montrent autant leur affection en public. Après qu'il les eut salués, il inspira une grande bouffer d'air, balança ses valises dans l'eau.
Il se mit sur la rambarde. Ecartant les bras comme Jesus, il sauta dans le vide, en hurlant, de joie et de bien être.
Là, un sentiment étrange l'envahit tout entier. Comme si tout disparaissait dans une spirale infernale en une détérioration totale, puis recréation instantanée. Il tomba sur quelque chose de très dur. Un bateau. Apparemment il s'agissait du Dorothy dont lui avait parlé sa mère. Dimitri constata que ses bagages avaient disparu. Il allait surement les retrouver à l'arrivée, et ne se préoccupa pas de leur absence, plutôt soulagé par le poids en moins.
Le voyage terminé, les élèves arrivaient à Firecristal Bay. Mais, tandis que les autres marchaient en rang les uns derrière les autres, la curiosité naturelle de Dimitri le poussa à s'égarer du chemin commun, et de partir dans une ruelle croisée à l'avenue principale pour voir un balai exposé dans une vitrine. Il vagabonda pendant quelques minutes, puis, se rendit compte qu'il avait perdu ses camarades. Paniqué, il essaya d'avancer dans la bonne direction. Lorsqu'il retrouva enfin le chemin, il voyait les calèches repartir au loin...
Zut.
Mais, alors qu'il voyait les élèves s'éloigner, il crut entendre un bruit, qui n'était ni plus ni moins qu'un sanglot renâclé. Il se retourna, et constata, à sa grande surprise qu'il y avait une fille derrière lui, qui pleurait. l'espace d'un instant, il se dit qu'il devait passer son chemin, en la laissant régler ses problèmes, tout comme lui faisait pour les siens. Mais, dans un élan de générosité, il s'approcha de cette fille, qui ne demandait qu'à être consolée.
Hé, qu'est-ce que tu as? Tu ne saurais pas comment aller à Salem toi? | |
| | | Claire Swift Elève de Silversword - 1ère année
Messages : 8
| Sujet: Re: Comment rater une répartition Ven 30 Avr - 1:02 | |
| Pourquoi tant de haine ? Pleurant de plus belle, Claire ne comprenait pas la réaction de ses camarades. Ils n’avaient pas l’air méchants et tous avaient passé un bon moment à discuter. En plus, elle avait dépensé tout son fric en conneries sucrées qui pourrissaient l’émail, et avait fait montre d’une générosité sans bornes.
Elle ne se reconnaissait pas. C’est uniquement parce qu’elle était entourée d’arbres et de rochers qu’elle s’était aussi laissée aller. Jamais elle ne se permettrait de faire preuve d’autant de faiblesse devant quelqu’un.
C’est pourquoi lorsque, à travers ses larmes, elle vit s’approcher une tierce personne, la jeune fille s’empressa d’essuyer ses yeux avec la manche de sa robe de sorcier, mais trop tard. Elle était grillée. Rien à faire.
Hé, qu'est-ce que tu as?
L’espace d’un très court instant, Claire voulut exposer à ce total inconnu la cause de son malaise profond. C’était un réflexe de première de classe, chaque fois qu’on lui posait une question, ses sens s’éveillaient, son cerveau entrait en branle, et la réponse fusait.
Sauf que... le mot « méfiance » cligna plusieurs fois dans son esprit, juste au moment où elle ouvrait la bouche pour se plaindre. Si son expérience malheureuse lui avait appris quelque chose, c’était bien de ne jamais, jamais faire confiance aux gens. Alors elle se braqua.
Fort heureusement, elle n’eut pas à passer pour une demeurée car la question du garçon fut aussitôt éclipsée par une deuxième interrogation, celle pour laquelle il était sans doute initialement venu la voir. Evidemment, il n’en avait rien à faire de ce qu’elle pouvait bien avoir, des billywigs dans les cheveux, des verrues sur les pieds, ou bien une arrière-arrière grand mère morte le matin même. Non, il était juste paumé.
Elle n’osait pas le regarder. Elle était gênée de ses yeux gonflés et de ses joues rouges. Elle n’avait pas envie qu’on la voie dans cet état. Alors, elle fixait le sol. Ca pouvait paraître ridicule, mais Claire trouvait qu’il y avait quelque chose de rassurant dans le fait de ne pas regarder les gens qui vous regardent, comme si le fait de ne pas les regarder dans les yeux la dissimulait à son tour.
« Non. » finit-t-elle par répondre. « Je n’ai pas envie d’aller à Salem. »
Claire sentit une nouvelle série de larmes lui monter aux yeux, mais au prix d’un gros effort, elle parvint à les contenir.
« Je vais rester ici, je crois. Me construire une cabane au pied de cette montagne et me sustenter à Firecristal bay, en attendant les vacances de la Toussaint, où j’expliquerai à mes parents que l’école ne me convient pas. » ajouta-t-elle d’un ton abattu. | |
| | | Virgil Wallace Elève de Rosethorn - 1ère année
Messages : 4
| Sujet: Re: Comment rater une répartition Dim 27 Juin - 3:16 | |
| Où m'avait-elle encore embarqué... Cette femme dont je n'appréciais pas la compagnie, et qui pourtant m'était imposée depuis voilà onze ans. Mère venait à la braderie une fois par an, et c'était bien la première fois que je l'y accompagnais. Firecrystal Bay était un lieu immense, aussi étendu que les paysages décrits dans les livres que je lisais lorsque j'étais seul chez moi, enfermé dans une chambre peu spacieuse qu'était la mienne. L'humidité donnait un côté terne et misérable aux pièces de ma maison, tandis qu'ici la lumière dominait. Il faisait une chaleur étouffante. Je me frayais un passage parmi la foule, essayant de rejoindre le stand de chaudrons sans trop me faire écraser les pieds.
Lorsque je la repérai, transpirante, ses joues joufflues d'une couleur pivoine, en train de parler vulgairement au sujet du prix d'un chaudron, je ne reconnus pas la femme qui m'avait mis au monde. Je n'arrivais pas à croire que j'étais capable de mépriser une personne de manière aussi intense. Elle avait l'air piteux, souillé. Je la fixai, mon regard inexpressif dissimulant mon dégout. Lorsque ses yeux croisèrent les miens, un grand sourire plein de béatitude se dessina sur ses grosses lèvres, et elle me fit un signe de la main. L'expression débile qui s'afficha sur son visage me fit hésier à l'ignorer, faire semblant que je ne la connaissais pas, qu'elle se trompait de personne. En vérité, j'aurais même préféré y croire. Mais c'aurait été trop beau. Ma famille était la plus grande honte de ma vie, et elle le serait à jamais. Quitte a avoir des parents comme les miens, mieux valait ne pas en avoir tout court. Si seulement cela avait été possible, j'aurais été soulagé d'un grand poids. Cependant, celui-ci me pèserait jusqu'à ce que la mort ne m'en sépare.
Je baissai les yeux, et me dirigeai vers ma mère, l'expression froide. Elle souriait, comme toujours, elle souriait de cet air imbécile que je lui reprochais tant. Je savais pourquoi elle m'aimait. Elle m'admirait. Elle était fière de moi. Elle n'y avait pas de quoi être fière, elle n'avait aucun mérite. Le même sang coulait dans nos veines. Les gens apportaient beaucoup trop d'importance au sang... Ces jugements n'avaient pas lieu d'être, au lieu de se préoccuper d'où l'on venait, il fallait plutôt chercher à savoir où l'on allait. Se retourner vers le passé n'avait aucun intérêt. Si j'avais eu le choix, ma vie aurait été bien plus simple, mais certainement moins palpitante. J'étais ce que j'étais, je ne le niais pas mais j'en avais honte. Terriblement.
Virgil mon chéri, viens par là que je te fasse un calin. Je suis brisée à l'idée que tu me quittes... Je t'ai mis des fizwizbiz et des dragées dans ton sac.
Je restai comme un piquet, les yeux vers le ciel tandis que les bras de ma mère envahissaient mon espace vital. Elle serrait si fort que j'ai cru que j'allais la repousser et l'expédier jusqu'au mur en face de moi. Mais je ne cédais jamais à mes pulsions. Je la laissai croire qu'elle allait me manquer, que j'allais lui écrire des lettres toutes les semaines pour lui raconter mes palpitantes aventures. Voilà qu'elle pleurait déjà sur mon épaule, et que je m'écartai délicatement de son étreinte.
Je détestais quand elle pleurait. Elle était d'autant plus imposante.
Je m'emparai de mon sac (ma valise avait déjà été expédiée à Salem), et partis sans dire un mot. J'étais enfin seul. Je longeai tranquillement le chemin. Puis, regardant à ma montre, je me rendis compte que les aurevoirs avaient duré plus longtemps que prévu, et que j'avais déjà plus de cinq minutes de retard lorsque j'arrivai au lieu de rendez vous. C'était fichu. Je soupirai...
Je vais rester ici, je crois. Me construire une cabane au pied de cette montagne et me sustenter à Firecristal bay, en attendant les vacances de la Toussaint, où j’expliquerai à mes parents que l’école ne me convient pas.
Je haussai le sourcil, surprenant la discussion de deux gamins. D'après ce que j'avais saisi, eux aussi n'étaient pas arrivés à temps pour les calèches. C'était une fille et un garçon. Évidemment la fille pleurait. Il y en avait marre. Elles étaient toujours là pour dramatiser les choses. J'approchai d'eux et me postai juste derrière.
Et toi? m'adressais-je au garçon, t'as des idées plus sensées ou il va falloir que je me débrouille tout seul?
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| | | Dimitri Fletcher Elève de Dragonflame - 1ère année
Messages : 5
| Sujet: Re: Comment rater une répartition Dim 27 Juin - 3:42 | |
| Evidemment, il a fallu que ça tombe sur lui ! Il y avait des gens comme ça, qui attiraient les ennuis comme le sucre attirait les mouches, et malheureusement, Dimitri en faisait partie. Le jeune garçon avait un véritable don pour se mettre dans la merde. Qu’est ce qui lui avait pris d’aller reluquer ce Comète 290 dans une vitrine qu’il aurait tout le loisir d’observer pendant l’année !
Et encore, rater les calèches n’était que la partie émergée de l’iceberg. Si les ennuis s’étaient arrêtés là, il n’aurait fait de cette histoire qu’une bouchée. Mais non, en plus de cela s’ajoutait un ennui supplémentaire, il était blond, il avait des cheveux longs et il pleurait, misérablement assis sur un rocher. Et en plus, c’était une fille. La to-tale.
Dimitri n’affectionnait pas particulièrement les gens qui se lamentaient sur leur sort au lieu d’essayer de voir le bon côté des choses et trouver une solution. Il n’y avait pas non plus écrit « mère Thérésa » sur son front, et il n’avait pas l’habitude de consoler des jeunes filles en pleurs, alors pour une fois qu’il s’attelait à la tâche, ce n’était pas trop demander que d’espérer un minimum de coopérativité, si ? Mais au lieu de cela, la fille continuait à se morfondre et à dire n’importe quoi, en plus de quoi Dimitri eut la désagréable impression d’être légèrement agressé.
Il ne savait pas trop ce qu’il fallait lui répondre, aussi fut il heureux lorsqu’une autre voix, appartenant à une tierce personne, le fit sursauter. Se retournant, il aperçut un garçon qui devait plus ou moins avoir le même âge, des mèches d’ébène et deux émeraudes à la place des yeux qui brillaient d’un éclat peu avenant.
Et toi ? T’as des idées plus sensées ou il va falloir que je me débrouille tout seul ?
Il avait manifestement lui aussi raté le départ des calèches et dans une certaine mesure, malgré le ton désagréable sur lequel il avait prononcé ces paroles, Dimitri fut content d’avoir une compagnie autre que celle de la gosse au bord de la crise des larmes.
La solution la plus évidente était de louer une calèche - mais tout l’argent de Dimitri était dans sa valise, qui devait déjà être arrivée à Salem.
Il jaugea ses deux camarades d’infortune avant de leur adresser la parole - à eux deux, car au sujet de la cabane, la fille bluffait assurément. Au moindre craquement de brindille, elle hurlerait de peur, c’était gros comme une maison qu’elle donnerait tout pour ne pas rester ici.
On peut prendre une calèche à la station. Vous avez de l’argent sur vous ? | |
| | | Claire Swift Elève de Silversword - 1ère année
Messages : 8
| Sujet: Re: Comment rater une répartition Dim 27 Juin - 4:29 | |
| On disait souvent que chaque mauvaise chose apportait son lot de réconfort. Claire Swift, au plus bas de son humeur, vous aurait rétorqué que ça n’était que fadaises. Depuis le début de la journée, rien n’allait et la situation n’était pas près de s’arranger. Elle sentait que son histoire de cabane avait été une grosse erreur stratégique - le garçon ne savait pas quoi répondre et Claire était sûre qu’il lui tournerait le dos d’une minute à l’autre, la laissant seule au pied de cette maudite montagne sur cette maudite île.
Néanmoins... les bonnes fées devaient exister, car au moment précis où la petite Swift étouffait un énième sanglot, une autre voix résonna à ses côtés. Elle releva aussitôt la tête pour observer le nouveau venu.... et réprima un hoquet de surprise. A deux mètres à peine de sa personne, se trouvait le garçon à coup sûr le plus magnifique de Salem ! Il avait des traits fins, parfaitement dessinés, et des mèches savamment négligées encadraient son visage immaculé. Mais l’élément le plus captivant de son visage étaient ses yeux : deux lacs couleur bouteille où se lisait un mélange de tellement de choses qu’on pouvait aisément passer la journée à le regarder tel un tableau de maître.
Finalement, la vie n’était pas si mal faite : elle était entourée de deux BG devant l’éternel, perdue dans les montagnes... La fée du destin était assurément une romantique dans l’âme.
Mais Claire n’eut pas l’occasion de se réjouir davantage de son sort, car à cet instant précis se produisit quelque chose d’horrible, d’abominable, d’inhumain.. ! La jeune fille rougit. Elle sentit une bouffée de chaleur remonter le long de son corps jusqu’à son visage, et le sang afflua aussitôt à ses joues qui se colorèrent d’une horrible teinte rose barbie. Ne sachant pas trop où se mettre, Claire tenta de dissimuler sa gêne se baissant et faisant semblant de refaire ses lacets.
* Idiote idiote idiote !! Il faut absolument que je dise quelque chose d’intelligent pour me rattraper ! Mais quoi... ? *
Son regard, transparent, regardait ses chaussures sans les voir jusqu’à ce qu’elle décèle une grosse trace de boue sur le côté gauche de sa ballerine. Oh nooooon ! Quelle veine ! En plus de passer pour la plus grosse abrutie du continent américain, elle était aussi passée pour la crado de service ! Et elle était prête à parier que la trace de boue n’avait pas échappé à l’oeil de lynx du garçon. Sa mère lui avait à maintes reprises martelé que les chaussures étaient l’élément déterminant de la tenue, et qu’il ne fallait jamais, JAMAIS, les laisser sales. Elle avait honte de regarder BG en face.
Heureusement, l’autre garçon parla. Il leur demanda s’ils avaient de l’argent sur eux. Claire lui lança un regard noir.
Si j’avais de l’argent sur moi, je n’en serais pas là, imbécile.
Elle n’osait toujours pas regarder le deuxième garçon (BG), mais se mit très fort à espérer que sa réponse soit positive. Il serait leur sauveur ! Ce rôle lui irait tellement bien. | |
| | | Virgil Wallace Elève de Rosethorn - 1ère année
Messages : 4
| Sujet: Re: Comment rater une répartition Lun 28 Juin - 1:57 | |
| J'étais tombé sur une sacrée paire de godiches...
En tant que jeune sorcier, il fallait vraiment le faire exprès pour louper le départ des calèches qui menaient à Salem. Depuis onze ans, on était tous censés s'exciter à l'idée n'était ce que de voir le magnifique paysage qu'offraient les Bermudes, attendre avec impatience le moment où l'on allait faire notre premier pas sur le marbre qui recouvrait les sols de l'école, où l'on allait se retrouver enfin tous ensemble dans le rêve partagé qu'était Salem et que nous allions vivre dans la réalité. Une chose était sure, les premières personnes que je pensais rencontrer ressemblaient à tout sauf à ça... Moi même j'étais arrivé en retard, mais théoriquement j'aurais été à l'heure si ma mère ne prenait pas autant de temps à pleurnicher. J'étais tombé avec des boulets incapables d'arriver à l'heure, toutefois ma seule consolation à me retrouver en cette compagnie dans de telles circonstances était qu'ainsi, j'avais la chance de ne pas être seul. Quoique, à choisir, je préférais souvent être seul que mal accompagné.
Pour le moment, nous n'étions pas grandement avancés, car construire une cabane au pied du Bermude n'était franchement pas dans mes projets futurs à vrai dire... Du haut de mon mètre cinquante huit et demie, je considérais longuement la fille dont l'esprit créatif -et si vous voulez savoir, très peu perspicace- nous avait mené à une idée aussi stupide. Je me dis qu'avec elle, nous n'étions pas sortis de l'affaire. Heureusement que l'autre proposa de prendre une calèche, ca rattrapait le coup. Bien que ce fut, pour tout dire, assez contraignant, car j'étais certain qu'aucun de nous trois n'avait de quoi payer le trajet.
Si j’avais de l’argent sur moi, je n’en serais pas là, imbécile.
Je haussai le sourcil. Décidément, cette fille avait le don de la clairvoyance. Je réprimai un sourire narquois à l'image qu'elle me donna d'elle: autrement dit celle du ridicule. En d'autres circonstances, j'aurais presque eu de la peine pour cette pauvre petite chose qui essayait de se rendre intéressante. J'ignorai ses paroles inutiles qui s'envolèrent dans un vent violent, tout comme celui qu'elle venait de se prendre...
Je conclue donc qu'aucun de nous trois n'a de quoi payer. Même si ta copine n'a pas l'air enchantée à l'idée d'aller à Salem, m'adressai-je au garçon, attendre la Toussaint dans une cabane ne fait pas partie de mes plans.
Je fis une pause, les regardant un instant dans les yeux d'un air de malice.
Je connais un autre moyen. La question est de savoir maintenant si vous prêts à me suivre?
L'année commençait plutot mal mais j'étais prêt à tout pour aller à Salem. | |
| | | Dimitri Fletcher Elève de Dragonflame - 1ère année
Messages : 5
| Sujet: Re: Comment rater une répartition Lun 28 Juin - 16:23 | |
| Comment expliquer cela ? Dimitri était apparemment victime de ce qu’on appelait inhabituellement ; malchance du petit nouveau. Il avait l’impression d’être un minuscule poisson rouge originaire d’un bocal domestique relâché brusquement dans l’océan. C'était comme quitter l’eau douce pour une eau salée au goût inconnu. Après tout, que savait-il du monde magique ? Pas grand chose, c’était certain. Bien sur, il était conscient que la magie existait, il avait toujours su qu’il se trouvait un monde comme qui dirait, paranormal, où les limites étaient si démesurées qu’un humain ne pouvait en voir le bout. Il y croyait, mais parfois, il s’avouait à lui même que ce monde-là lui fichait la trouille.
Évidemment, il était très content d’aller à Salem, le seul problème qu’il y trouvait, c’est qu’il ne savait aucunement à quoi s’attendre en s’y rendant. Peut-être allait-il être complètement rejeté de la population sorcière, le gouffre de différence était si profondément creusé entre les élèves normaux et lui qu’ils ne pourraient peut-être pas passer outre. Normaux, il les considérait comme tel, mais n’importe quel sorcier dirait que c’était lui la personne « normale », du fait qu’il était un né moldu. Cependant Dimitri refusait d’admettre que le dénuement de pouvoirs magiques expliquait la normalité. Justement, c’était étrange, de quoi pouvait il s’agir d’autre qu’un défaut génétique, et d'une défaillance à la communauté magique? La nature ne l’avait pas gâté, il avait toujours fui la différence mais celle ci l’avait toujours rattrapé.
Mais parfois, il fallait prendre sur soi, et l’oublier. Pour le moment, Dimitri faisait de son mieux pour intégrer l’école, encore fallait-il maintenant s’y rendre... Une chose était sure, en cette compagnie, aucun des trois jeunes gens n’avait envie de rester ici.
Si j’avais de l’argent sur moi, je n’en serais pas là, imbécile.
Bien qu’elle ait arrêté de pleurer, la jeune fille aux côtés de Dimitri lui donnait toujours l’impression d’être la victime d’un drame sans issue. Et cerise sur le gâteau, elle agressait les gens pour refouler la frustration à laquelle elle succombait et qu’elle n’arrivait du coup pas à gérer. Elle incarnait donc parfaitement le rôle de la rabat-joie insupportable, que Dimitri s’abstint de provoquer davantage, car à vrai dire, il était las d’entendre ses plaintes et de ses sautes d’humeur, sans grand intérêt pour les sortir de là. Ce qui était sans doute plus important.
Quoi qu’il en soit, le fait est qu’aucun des trois n’avait pensé à prendre de l’argent, et que du coup, ils se retrouvaient coincés ici. Ils étaient trois, ce qui était déjà une bonne chose, après tout, plus on est de fous, plus on rit (même si pour l’instant, ca n’a fait que de pleurer).
Je connais un autre moyen. La question est de savoir maintenant si vous prêts à me suivre?
Il n’avait aucune idée de ce dont il s’agissait, mais il s’en fichais pas mal, du moment qu’il arrivait à temps pour la répartition.
Si ca nous évite de rester ici cette nuit, je me joins à toi.
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