Le sang, notamment son degré de « pureté », a toujours occupé une place non négligeable dans la communauté magique. L’opposition entre ceux qui prônent la consanguinité, et ceux qui prêchent pour une expansion de la société magique en intégrant les enfants né-Moldus dotés de pouvoirs, remonte à la constitution des sorciers en communauté. Au Moyen-Age, on alla jusqu’à suggérer de classer les moldus comme une espèce animale.
Aujourd’hui, les positions sont moins extrêmes, du fait du grand nombre de sang-mêlés au sein des sociétés. Mais la valeur du sang occupe toujours une place primordiale dans les esprits notamment des vieilles lignées de sorciers, dont il en reste encore quelques unes. De fait, c’est encore un sujet tabou : lorsque Benjamin Blubber, Ministre de la magie en fonction, décide en 1991 fait ratifier un certain nombre de lois en faveur d’une égalité entre les différents degrés du sang, et d’une intégration croissante des nés-Moldus dans la société, les couches conservatrices encore très influentes ne manquent pas de répliquer. Tandis que le monde moldu signe la fin de la guerre froide et se réunifie, les sorciers (américains notamment) se divisent...
C’est dans ce contexte de quasi guerre civile que se joue la rentrée 1994 à Salem. En effet, l’Institut représente un enjeu considérable car les jeunes générations sont l’avenir de la société, avenir qui dépend étroitement des valeurs sur la base desquelles on a éduqué les jeunes esprits. C’est donc une lutte d’influences entre la modernité, incarnée en la personne de la directrice, et la réaction, représentée par le directeur adjoint, qui éclate entre les murs de l’école. Personne n’y échappe : aussi bien les élèves que les professeurs s’y retrouvent impliqués...