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| Rentrée 1994 et répartition | |
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+2Romuald Lampert Bathilda Spurr 6 participants | Auteur | Message |
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Bathilda Spurr Directrice
Messages : 104
| Sujet: Rentrée 1994 et répartition Dim 25 Avr - 22:12 | |
| Dorénavant, le cours des choses allait revenir à la normale.
Cela faisait trois ans que je n'avais pas remis les pieds ici. A la vue de ce magnifique soleil dont les rayons venaient percer la transparence de l'eau, une levée de souvenirs remontait dans ma mémoire. Mon reflet me rendait un sourire sincère. Je crois que de toute ma vie, je ne m'étais jamais sentie aussi bien. Debout, face à ce bassin qui, malgré les apparences, m'avait toujours guidée sur le chemin du temps. Il ne s'agissait pas là d'un simple amas de pierre d'où jaillissait une eau quelconque. C'était l'écrin duquel l'eau coulait était aussi précieuse qu'un bijou, c'était le Bassin de la Sagesse.
J'attendais. Et malgré mon manque naturel en patience, je savourais presque le temps qui défilait devant mes yeux, le gravant à jamais de ma mémoire. C'était bon de revenir chez soi, dans ces jardins si familiers. Je n'avais pas imaginé que Salem aurait pu me manquer à ce point. Après la catastrophe, il m'avait fallu du temps pour me remettre du ravage, et surtout de ces enfants décédés, pris dans les mailles du filet au moment où ils s'y attendaient le moins. Après tout, je les considérais presque comme les miens. Je n'arrivais pas à croire que le ministère ait profité de cette occasion pour régler ses petites affaires à mon encontre. Il est vrai qu'il s'agissait là d'un prétexte des plus plausibles, ainsi, je me retrouvais impuissante face à ces gens irrespectueux. Même si je n'étais pas assez forte pour les affronter, il me restait quand même l'espoir que l'école puisse se défendre par elle même. Et comme je l'avais prédit, les sortilèges d'Abigail furent beaucoup plus anciens, beaucoup plus obscurs et élaborés que ceux de ces incapables, qui, découragés, ont fini par quitter l'école.
Après quoi, ils m'invitèrent à revenir. Quel toupet! Ils avaient l'insolence de me virer de ma propre école, et trois ans plus tard, ils me donnaient leur accord pour revenir. Autant dire que je le prenais plutôt mal, j'étais même verte comme un cactus. Pour qui se prenaient-ils, ces être ingrats, ces gens dénués d'une quelconque notion de savoir vivre! Ma réponse ne se fit pas attendre, et s'avéra être des plus claires que je pouvais leur accorder. Remplie d'orgueil, je les avais envoyés, d'une manière détournée, chercher sens du mot "décence", autrement dit d'aller voir ailleurs car je n'étais pas intéressée. Quelques jours après ma réponse, on envoya Wenceslas Kerr pour me convaincre. Il allait sans dire que je discernais son intervention avec réticence, puis, étrangement, il réussit à me convaincre de faire rouvrir ses portes à l'institut.
Je me voyais donc, le premier septembre 1994, sur le point de prononcer mon discours habituel de début d'année, et répartir des élèves dans leurs facultés respectives. Quelle ne fut pas mon émotion, lorsque je les vis, marchant les uns derrières les autres, impressionnés par la splendeur des lieux (car qui ne le serait pas devant un tel jardin), riant et marchant le regard vif. La jeunesse! J'avais l'impression de retrouver la mienne l'espace d'un instant. Moi-même, j'avais été élève à Salem, et mon premier jour ici fut comme une illumination, je n'arrivais presque pas à croire à ce qui m'arrivait.
Une fois que tout le monde se fut installé et après avoir jeté un coup d'oeil à Wenceslas, situé derrière la troupe, je m'avançai vers eux. Sans même avoir eu besoin de demander le silence, ma présence suffit à imposer un calme dominant. J'observai les élèves à ma portée de vue, et, me raclant la gorge, je pris la parole:
"Bienvenue. Bienvenue à tous pour cette nouvelle année à Salem. Avant toute chose, j'aimerais me présenter à tous ceux qui ne me connaissent pas encore et saluer les anciens revenus parmi nous aujourd'hui. Je suis Bathilda Spurr, et je représente l'institut en tant que directrice d'établissement cette année. Comme vous le savez surement, l'école vient de rouvrir ses portes pour la première fois depuis trois ans, suite à l'érruption de 1991, et je ferais tout mon possible pour que cette reprise se déroule dans les conditions les plus favorables. N'oublions pas que nous représentons à notre complet, les préstiges et l'histoire de notre école, et quelques soient les motifs de la fermeture des années qui précèdent, je tiens particulièrement à ce que le niveau soit maintenu. "
J'observai un instant toutes ces têtes d'enfant dont les regards étaient rivés sur moi, puis poursuivis:
"Maintenant, je pense que nous pouvons passer à la répartition. Je vais donc appeler les élèves première année un par un dans l'ordre alphabétique et les prier de se mettre près du bassin à mes côtés. Après quoi, vous aurez pris connaissance de la faculté qui correspond le mieux à votre personnalité. Ceux qui, à l'image d'Abigail, auront su se démarquer par leurs ambitions et leur fierté, se retrouveront parmi les épines de Rosethorn. Ceux dont l'esprit est vif et curieux, sages et intelligents, brilleront à Silversword, qui fut d'antan la maison de Valone. Enfin, Dragonflame accueillera à bras ouverts les plus courageux d'entre vous, ceux dont la témérité aura séduit les critères d'Elleis basés sur le mérite. Nous commenceront donc par..."
Ainsi, les effectifs remplirent bientôt les trois maisons, et je commençais à avoir un apperçu global sur les différentes personnalités des élèves. Chacun venait toucher l'eau de la Sagesse, qui prenait une couleur pourpre, aurore, ou gris bleutée à chaque contact.
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| | | Romuald Lampert Elève de Dragonflame - 1ère année
Messages : 6
| Sujet: Re: Rentrée 1994 et répartition Lun 26 Avr - 16:19 | |
| Romuald était de plus en plus impressionné depuis qu’il avait mis les pieds sur l’île. Ou plus exactement, depuis qu’il avait perdu pied dans l’eau au port de Portland. Mère avait beau le lui raconter maintes et maintes fois, on ne pouvait pas comprendre avant de l’avoir vécu !
Car le paquebot de Salem, le légendaire Dorothy, ne venait pas se mêler à la masse des navires moldus. Dans un souci de préservation du monde sorcier à l’écart des Moldus, un passage avait pour effet de nous transporter dans un autre espace, là où l’embarquement avait lieu. Le souci était que... le passage en question se situait dans l’eau !! Il fallait en effet sauter, valise en main, du haut du ponton, sans essayer de s’imaginer ce que se diraient les rares Moldus égarés qui par malheur auraient vu un individu parfaitement sapé, parfois même couvre-chef et chaussures en cuir, se traînant de surcroît une valise faisant trois fois sa taille, se jeter dans l’eau sans crier gare.
D’ailleurs, Romuald n’y pensait plus du tout. Il se contenait de suivre la foule composée de jeunes gens pour la plupart tout aussi hébétés que lui, s’arrêtant toutes les cinq minutes pour s’émerveiller devant les paysages qui s’offraient à lui. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il serait sorti de sa calèche et marché à pieds jusqu’au château pour mieux s’imprégner de ces magnifiques endroits.
Tout dans cette école l’enchantait déjà, de la fontaine à l’eau limpide qui se colorait au contact de la main jusqu’à la fourchette ( !) plantée dans les cheveux de la directrice. Il n’avait jamais vu sa mère se coiffer avec les couverts, mais après tout, elle n’avait aucune notion de la mode.
Sa mère avait étudié au sein de Dragonflame, mais comme elle était complètement à côté de la plaque, Romuald était persuadé d’être envoyé ailleurs. Sauf qu’il ne voyait pas tellement où il pourrait bien atterrir. Il n’était pas de sang pur, et, même si évidemment il brillait par son intelligence hors du commun, le calme et la sagesse n’étaient pas tellement sa tasse de thé. Voyant la fontaine réfléchir, il eut peur qu’on le renvoie chez lui sous prétexte qu’il ne correspondait pas aux critères !
La perspective de retourner dans sa bourgade pourrie l’effraya tellement, qu’il croisa les orteils et se mit à prier :
* S’il te plaît, s’il te plaît, envoie moi à Silversword et je promets que je lirai tous les livres de la bibliothèque ! *
Question crédibilité, il avait encore des progrès à faire. Mais le ô combien grand Bassin de la Sagesse dut avoir pitié de lui, car l’instant suivant l’eau se colora d’une teinte rouge brique. Dragonflame !
Son euphorie fut telle qu’il en oublia que Dragonflame était, à en juger par sa mère, une maison de fous. Il retournait à sa place le pas léger, quand soudain, une chose terrible se produisit : son estomac émit un grognement qui trancha avec le cérémonieux silence de la répartition. Et alors, ce n’est pas le rouge qui monta aux joues du garçon, mais le souvenir qu’il n’avait rien pu manger sur le bateau, pour la simple raison qu’il n’avait pas assez d’argent pour s’acheter quelque chose !
La faim commençait à le ronger, et on n’en était qu’à la lettre L ! Que faire ?!
Discrètement, il s’approcha d’une fille qui se tenait à ses côtés et lui chuchota à l’oreille d’une voix implorante :
« Tu n’aurais pas quelque chose à manger par hasard ? Je vais mourir ! » | |
| | | Melinda Goesbriand Elève de Rosethorn - 1ère année
Messages : 6
| Sujet: Re: Rentrée 1994 et répartition Mar 27 Avr - 2:56 | |
| Melinda Goesbriand descendait le chemin d'une prestance intrépide, la tête haute, les épaules en arrière, le regard tiré vers le bas. Comme si tout ce qui se trouvait sur son chemin magistral lui était inférieur, et quiconque oserait se révéler sur sa route, elle l'écraserait avec ses chaussures neuves, dont le cirage parfait faisait briller le cuir laqué, et selon les apparences, mille fois brossé, passé aux chiffon doux et dégainé à la lanoline par des mains expérimentées. La jeune fille n'avait pas besoin d'une couronne sur sa tête pour avoir l'air d'une reine. Biensur, pour le moment, il ne s'agissait que d'une reine d'à peine cent cinquante cinq centimètres, ce qui pouvait paraître parfaitement ridicule, mais quelque chose dans son regard menait à la conclusion que, cette fille là, il ne fallait pas essayer de lui casser les pieds.
Trois grosses valises venaient escorter notre jeune reine, flottant dans les airs derrière son dos, à l'instar d'un mariage où, la fiancée avançait sur l'allée centrale de l'église suivie par ses demoiselles d'honneur. Sauf qu'on n'en n'était pas encore au stade où les valise commenceraient à lancer des fleurs blanches sur le trottoir.
Ce jour-là n'était pas un jour comme tous les autres. C'était le premier que Melinda allait passer dans l'enceinte de Salem, la prestigieuse école de sorcellerie du triangle des Bermudes. Il était inévitable que la jeune fille sente monter en elle une bouffée d'orgueil, car tout le monde n'avait pas la chance d'assister à la première rentrée à l'institut en trois ans de fermeture. Les apparences ne le laissaient pas entendre, mais Melinda se sentait tout de même assez nerveuse, car il fallait dire qu'elle n'avait pas l'habitude de s'évader dans des lieux aussi exotiques. D'ailleurs, le manoir, dans lequel tous les elfes étaient à ses petits soins, allait certainement lui manquer.
Melinda commençait déjà à avoir quelques soucis. A peine eut elle atteint le niveau du quai, qu'elle commençait à douter de l'entrée par laquelle on lui demandait de passer. Sauter dans l'océan. Avec toutes ces valises! Non mais pour qui est-ce qu'ils la prenaient au juste?! Elle claqua des doigts pour donner le signal à l'elfe de maison qui maintenait ses valises en suspension, pour les lacher au fond de l'eau. Ce dernier s'exécuta, et les trois valises retombèrent dans l'océan dans un plongeon spectaculaire. Puis, Melinda se boucha le nez (ce qui ne servit absolument à rien), et sauta dans le vide.
Elle se retrouva sur le Dorothy, le célèbre bateau dont elle avait entendu parler par ses parents. Eux aussi avaient tous les deux été à Salem.
Le voyage dura environ trois heures avant d'arriver à destination. Melinda s'était assise dans un compartiment vide, puisqu'elle était arrivée parmi les premiers, compartiment qui fut rapidement rempli d'autres élèves, et qui engagèrent une conversation des plus ennuyeuses sur le schéma du "salut, ca va, tu t'appelles comment". Après avoir fait comprendre aux autres ô combien sa famille était plus importante que les leurs, Melinda sortit de la cabine et alla s'installer au bar, où elle passa le restant du voyage.
Elle était enfin arrivée à Firecristal Bay, dont elle apprécia tout de suite le paysage. Puis, elle fut mise dans une calèche qui la conduisit jusqu'à Salem. Elle marchait derrière une élève de son année, une petite fille avec deux couettes, qui portait depuis une demi heure le sac de sa camarade, et qui n'arrivait visiblement pas à en placer une face à ce despotisme melindien auquel elle venait de goûter. Le prétexte n'en était pas très fiable, la jeune Goesbriand affirmait avoir des ampoules aux pieds, et elle réussit à la convaincre que si elle n'arrivait plus à bouger à cause de la lourdeur de son sac, toute la troupe serait ralentie, ainsi la fille aux couettes ne sera jamais répartie dans sa faculté! Donc on peut dire que ce n'était pas forcément par intérêt personnel qu'elle lui rendait ce service mais au par "devoir civil pour le bien de l'humanité" (selon Melinda).
Quelque temps plus tard, la directrice avait prononcé son discours, et Melinda assista à ce que l'on appelait "la répartition des élèves", qui consistait en fait à un va et viens entre chaque élève et la fontaine qu'il avaient tous l'air d'appeler "le bassin de la sagesse". Ainsi, le regard désabusé, Mélinda voyait défiler toute une foule, jusqu'à ce qu'enfin ce fut son tour de toucher l'eau. Lorsque ses doigts vinrent y tremper, Melinda vit une couleur poupre apparaître sous ses doigts. La directrice clama "Rosethorn!" Un sourire aux coins des lèvres, Melinda reprit place parmi les élèves.Cinq minutes s'écoulèrent, et elle aurait dit que ce fut une éternité.
« Tu n’aurais pas quelque chose à manger par hasard ? Je vais mourir ! »
Doucement, la jeune fille détourna la tête, et fit un garçon de première année, réparti dans la maison des libellules en feu (!) qui lui adressait la parole.
Peut être bien que oui, peut être bien que non. Peut être bien aussi que si tu mourrais, ça foutrait la paix à tout le monde? | |
| | | Romuald Lampert Elève de Dragonflame - 1ère année
Messages : 6
| Sujet: Re: Rentrée 1994 et répartition Mer 28 Avr - 11:45 | |
| Bien sûr, Romuald ne se voilait pas la face. Au fond de lui-même, il savait bien que l’espoir que quelqu’un ait quelque chose à manger était maigre. Et quand bien même, il ne se voyait pas vraiment manger un sandwich dégoulinant de mayonnaise en pleine cérémonie de répartition. Donner aux professeurs des raisons de le virer dès le premier jour ne faisait pas partie de ses plans.
70% de chances donc qu’on lui refuse, 30% qu’on satisfasse sa demande, et 0,99 * 30% qu’il ne parvienne pas à manger ce qu’on lui aura potentiellement donné. Il avait envisagé toutes les possibilités. Oui, toutes... à l’exception de celle qui lui incomba !
Car jamais, au grand jamais il s’était attendu à une réponse aussi désagréable. Il ne vivait pas dans un monde de bisounours où tout le monde était gentil et agréable, non, mais il considérait que dans la mesure où sa question n’avait franchement rien d’offensant, un minimum de politesse était de rigueur.
Offusqué, il lui répondit, tout en se disant que c’était la première et la dernière fois qu’il demandait un service à cette fille.
« Si les gens comme toi étaient un peu moins aigris, peut-être que vous auriez la paix - intérieure pour commencer. »
Elle n’avait pas eu la maison qu’elle voulait ou quoi ? Pff. Romuald lui tourna le dos. Au même moment, son estomac jugea bon de rappeler son existence une fois de plus. Si la faim n’occultait pas toute autre pensée possible, le garçon en aurait sans doute été gêné.
N’ayant pas tellement le choix de toute façon, il se dit qu’il n’avait pas été réparti à Dragonflame pour rien, prit ce qu’il était censé avoir de courage à deux mains, et attendit. | |
| | | Margareth Devis Colwain Elève de Dragonflame - 1ère année
Messages : 7 Age : 27
| Sujet: Re: Rentrée 1994 et répartition Jeu 29 Avr - 1:22 | |
| Margareth devenait de plus en plus intéressée par le phénomène qu'est l'île où elle restera (au mieux) les quelques prochaines années de sa vie. D'accord, le paysage était joli, ou plutôt splendide, mais ce n'était pas le plus important à ses yeux. L'élément déclencheur de sa curiosité était le passage menant à l'embarquement : sauter du haut d'un ponton ! Qui a bien pu avoir une idée aussi saugrenue ? Cet inconnu devint son idole du moment. Si seulement elle avait pu voir un, voire plusieurs moldus effarés devant le spectacle qu'il se passait devant leurs yeux : des gens sautant avec leurs valises dans l'eau glaciale du port de Portland, comme si c'était la chose la plus normale à faire. De quoi faire croire à un moldu être devenu fou !
Tandis que tous les autres passagers et futurs élèves de l'Institut Salem admiraient le paysage offert à leur yeux émerveillés, comme ceux des enfants lorsque qu'on les emmène pour la première fois dans un parc d'attraction et qu'on leur offre une énorme barbe-à-papa, nuage sucré et collant qu'ils hésitent à manger, comme si c'était quelque chose de si précieux et rare que l'on devrait en économiser mais qui les tente à un point insoutenable, l'ex-mais-futur-blasée de service se demandait quelles choses folles il y aurait au programme une fois arrivés. Suspens.
Finalement arrivée, la brunette écouta solennellement le discours de la directrice, mais c'était surtout la fin qui attirait son attention : selon les critères donnés, dans quelle maison finira-t-elle ? Question difficile pour elle, qui ramait énormément dès qu'il s'agissait d'auto-analyse... Enfin, ça l'occupera le temps que ça soit son tour. En se basant sur les descriptions de la directrice, Margareth n'a pratiquement aucune chance de faire partie des Rosethorns, pas besoin d'être un génie pour le savoir. Cependant, la question demeurait plus délicate pour les deux dernières sections : Dragonflame et Silversword. Du peu qu'elle connaisse d'elle-même, logiquement elle devrait être une Silversword, mais ses opinions coïncidaient pas mal avec les Dragonflames...
*Inutile de se torturer pour ça, se dit-elle, c'est bientôt à mon tour de toute façon.*
Le grand Bassin de la Sagesse trancha :
"Dragonflame !" s'écria la directrice.
Une expression légèrement étonnée apparut sur son visage, mais elle ne l'était pas moins à l'intérieur. Non, ce n'était pas le résultat qui l'avait abasourdie, mais plutôt les quelques instants qui ont décidés de son futur à Salem. La couleur flamboyante colorant l'eau au moment où elle avait posé ses doigts sur l'eau avait semblé surgir de sa main, comme si une réflexion de son esprit avait été éjectée de son être. C'était tellement... Magique ! Elle allait définitivement adorer ces futures années. C'était une certitude.
Se remettant du moment précédent en revenant à sa place, elle entendit comme un bruit sourd, perturbant le calme de la cérémonie. *Lui, il aurait du manger pendant le voyage...* fut la première chose lui venant à l'esprit en jetant un œil dans la direction d'où provenait le son. Le pauvre, on en était encore à la lettre L...
Ne semblant pas spécialement embarrassé, ce dernier chuchota désespérément (et beaucoup moins discrètement qu'il ne le pensait) à une blonde à côté de lui :
« Tu n’aurais pas quelque chose à manger par hasard ? Je vais mourir ! »
« Peut être bien que oui, peut être bien que non. Peut être bien aussi que si tu mourrais, ça foutrait la paix à tout le monde? » Lui répondit sèchement la jeune fille.
*Aouch !*
Bien décidé à ne pas se laisser faire, le garçon réagit du tac-au-tac :
« Si les gens comme toi étaient un peu moins aigris, peut-être que vous auriez la paix - intérieure pour commencer. »
*AOUCH ! Jolie répartie, mon vieux.*
Le dernier gargouillement du ventre du blond acheva la Dragonflame : Margareth, enfant de cœur, lui tapota l'épaule avec un petit paquet de biscuit. Il l'avait bien mérité après tout ! | |
| | | Romuald Lampert Elève de Dragonflame - 1ère année
Messages : 6
| Sujet: Re: Rentrée 1994 et répartition Jeu 29 Avr - 12:35 | |
| Romuald ne s’était jamais distingué par sa très grande patience. Sa définition de la liberté, condition sine qua non du bonheur, était de pouvoir hic et nunc atteindre l’objet de son désir. Ne rien faire et attendre était l’apanage des esprits faibles, soumis aux lois de cette société qui nous conditionnait et nous enfermait dans des obligations insensées. Mais malheureusement, des individus libres, il y en avait peu. La pression sociale était bien trop forte pour permettre l’émancipation de la majorité des gens. Romuald, quand bien même il en salivait, n’oserait jamais quitter la cérémonie de répartition pour une escapade aux cuisines.
Alors il attendait, souffrant en silence. Et évidemment, ce n’est que quand il attendait quelque chose que les secondes s’obstinaient à traîner !
Mais le dieu de la pitié devait exister car l’instant suivant, il sentit quelque chose lui tapoter l’oreille. Se retournant, la première chose qu’il vit fut une grosse patacitrouille flotter devant ses yeux - oui, comme dans les livres pour enfants, où l’on voit sur l’illustration la friandise s’agrandir et se refléter dans les yeux brillants de l’enfant affamé.
Une fois l’hallucination passée, Romuald découvrit avec un mélange de stupeur et de soulagement qu’une âme généreuse venait de lui tendre un paquet de gâteaux. Il reconnut la fille en question - elle était passée avant lui et avait également rejoint Dragonflame, une bonne chose. Lui sifflant un « merci » reconnaissant, Romuald se saisit du paquet de gâteaux.
Lançant un coup d’oeil au coin de pelouse où se tenaient les professeurs et, après s’être assuré qu’ils étaient tous trop occupés à suivre l’évolution de la Répartition, Romuald sortir deux patacitrouilles de la boîte, et en tendit une à la jeune fille.
« Bon app ! » chuchota-t-il avant d’engloutir le gâteau en une fois. Le deuxième aussi. Et le troisième. Et le... ah non, la boîte était vide.
* Si seulement je savais faire venir de la nourriture jusqu'à moi ! * pensa-t-il. | |
| | | Mona Knapman Elève de Dragonflame - 1ère année
Messages : 6
| Sujet: Re: Rentrée 1994 et répartition Ven 30 Avr - 12:04 | |
| Mona avait encore le regard plongé dans le vide. Elle revoyait encore la vague rouge brique qui avait ondulée devant ses yeux. Même avant le voyage, elle avait déjà déduit depuis longtemps qu'elle serait à Dragonflame. Pourquoi aurait-il était difficile de savoir qu'elle est la plus grande valeur en nous, la personne qu'on est ? Ainsi elle avait été un peu déçue par son entretien avec le grand bassin de la Sagesse.
* C'est tout ? *
En même temps sa mère l'avait baigné depuis toute petite dans ce cercle magique que son imagination s'était laissée emportée comme de nombreuses fois. Pas forcément jusqu'aux limites de l'irréel, mais voir de l'eau qui se transforme en une couleur pourpre, vraiment ce n'était pas difficile à concevoir quand on savait tout le monde ici sorcier. On ne la lui faisait pas à elle, quelle blague ! Si on pouvait l'impressionner avec ça...
Mais elle abandonna vite son air grognon pour observer l'assistance. Pendant le trajet elle avait déjà vite fait abordé quelques personnes, mais rien qui ne dépassait les simples salutations et quelques politesses. Elle aurait dû se dire que c'était déjà pas mal, mais vu que mademoiselle ne pouvait jamais se contenter de ce qu'elle avait. En même temps c'était si bizarre de se retrouver sans son petit frère. Avec lui, même dans cette foule "silencieuse" elle aurait trouvé de quoi s'amuser.
Mais soudain, non loin d'elle, elle sentit un léger mouvement d'agitation. Deux élèves en train de se goinfrer, l'un apparemment affamé tandis qu'une jeune blonde les regardait d'un air irrité.
* Ils mangent déjà ? *
Je jetai un regard vers les professeurs qui étaient encore bien occupés à la répartition. Nous étions maintenant à la lettre P.
" Hey ! Grignotez pas trop on va avoir un super repas dans pas longtemps, vous allez quand même pas vous gavez l'estomac avec quelques gâteaux alors qu'on va avoir le droit à un festin ! Vous allez bien vous repentir après... "
Ce n'était pas qu'elle voulait leur faire la morale (Mona et la morale ah ah quelle bonne blague si elle n'avait pas été admise à Silversword) mais Mona et l'honneur de la nourriture, c'était quelque chose. Non pas qu'elle n'aimait point se nourrir, au contraire. Elle aimait toute la gastronomie de qualité. Or les quelques miettes qui s'éparpillaient sur les lèvres du jeune garçon n'avait pas quoi de la faire baver.
" Enfin je crois non ? On mange pas après ?" Demandai-je soudain, plus très sûre de moi. | |
| | | Margareth Devis Colwain Elève de Dragonflame - 1ère année
Messages : 7 Age : 27
| Sujet: Re: Rentrée 1994 et répartition Ven 30 Avr - 14:48 | |
| Après lui avoir soufflé un "Merci" emplit de reconnaissance, comme si ces pauvres petits biscuits étaient un cadeau divin, le blond tendit à Margareth une des quatre patacitrouilles. Elle ne s'y attendait pas, était-ce là une sorte de règle de politesse ?*Of. Aucune importance.* Se dit-elle en acceptant le biscuit. Le garçon engloutit les trois biscuits restants après avoir chuchoté un rapide "Bon app' !". C'était bien la première fois que la jeune fille voyait quelqu'un s'empiffrer comme ça... *Étonnant, les professeurs n'ont encore rien remarqué. Ça risque d'être folklorique en cours, je le sens...*En effet, ces derniers ne semblaient avoir aucune idée de ce qu'il se passait, répartition oblige : ils en étaient encore à la lettre P ! Ainsi elle commença à grignoter lentement sa friandise. La jeune fille mangeait tout, sans exception, lentement avec délicatesse, elle ne supportait pas d'avoir des miettes sur le visage ! Rien qu'à y penser, elle était parcourue d'un frisson désagréable. Autant pour certains c'était les araignées, pour elle c'était les miettes. D'ailleurs, l'exemple parfait de sa terreur était justement à côté d'elle... *Par pitié, ESSUIES-TOI !!!* Implora-t-elle intérieurement le garçon, actuel responsable de son malaise. Cependant, Margareth gardait la tête froide. Ça pouvait paraître ridicule, mais si vous aviez enfermé un claustrophobe dans une pièce sombre, le résultat aurait été identique ! Elle se retenait de le secouer comme une dingue quand elle fut interrompue par une voix féminine :" Hey ! Grignotez pas trop on va avoir un super repas dans pas longtemps, vous allez quand même pas vous gaver l'estomac avec quelques gâteaux alors qu'on va avoir le droit à un festin ! Vous allez bien vous repentir après... " La Dragonflame se retourna vers ce qu'il semblait être une de ses camarades de faculté. Ses cheveux avaient l'air tellement doux ! Elle secoua la tête, comme pour chasser ces pensées douteuses. Ce n'était pas vraiment le moment pour du fétichisme capillaire ! "Ne t'en fais pas, vu la vitesse à laquelle il a gobé trois petites patacitrouilles il ne risque pas d'être rassasié juste avec ça..." Lui répondit-elle doucement.
Si on ne l'entendait pas, il était difficile d'imaginer qu'elle venait juste de parler : ses mouvements de lèvres et de mâchoire étaient vraiment discrets. Son entrainement avait porté ses fruits ! Margareth s'entraînait souvent pour faire des choses stupides... En revanche, ça lui avait été utile pour une fois ! L'autre jeune fille regardait les miettes autour de la bouche du garçon d'un air un peu dégoûté. Peut-être une autre phobique des miettes ?*Of. Aucune importance.* Conclut Margareth intérieurement. Elle en avait presque oublié le blond et ses miettes.
[EDIT : Désolée, j'avais pas réalisé Promis je ferai plus attention ensuite ]
Dernière édition par Margareth Devis Colwain le Ven 30 Avr - 20:31, édité 1 fois | |
| | | Romuald Lampert Elève de Dragonflame - 1ère année
Messages : 6
| Sujet: Re: Rentrée 1994 et répartition Ven 30 Avr - 17:11 | |
| [Pardon d'intervenir Hors-RP mais juste...d'où vous vous permettez de décider pour mon personnage s'il mange avec des miettes ou pas? Si tout le monde se mettait à jouer les personnages des autres, ce serait désolant. Ca ira pour cette fois, je m'arrangerai en fonction, mais à l'avenir contentez vous de jouer vos persos. PS: ne tenez pas compte de ce message si vous voulez répondre au sujet, je l'effacerai ce soir en postant ma réponse ] | |
| | | Melinda Goesbriand Elève de Rosethorn - 1ère année
Messages : 6
| Sujet: Re: Rentrée 1994 et répartition Ven 30 Avr - 19:26 | |
| Melinda regardait la répartition avec une certaine attention. Elle aimait classer les gens qui défilaient devant elle par catégories. "Fréquentables" ou "non fréquentables", elle se forgeait déjà un grand nombre de préjugés sur ses camarades. Elle était persuadée que, tout comme elle, chacun aimait mettre une étiquette sur le front d'autrui. La première impression est toujours la bonne. Règle de base. Ainsi, elle observait le moindre détail qui aurait pu lui échapper sur les habits, peau, chaussures, et autre aspects des élèves. Elle constata rapidement qu'il n'y avait encore que très peu de monde à Rosethorn. Elle encaissait d'ailleurs sans grand mal cette idée, car la particularité d'être peu nombreux lui donnait l'impression de détenir un certain privilège. Il allait sans dire que Melinda avait toujours adoré sortir du lot et se démarquer par ses actes, alors, il fallait avouer que la maison de Rosethorn, qui ne contenait jusqu'à nouvel ordre que des enfants de Sang pur, n'était pas pour lui déplaire. Elle faisait dorénavant parti de l'élite.
Cependant, quelque chose d'assez dérangeant l'empêchait de mener à bien sa préoccupation la première. Autrement dit, toiser les jeunes filles et garçons qui venaient entendre la décision prise par le bassin de la sagesse. Tout d'abord, il y avait un garçon à côté d'elle qui mangeait innocemment ses gâteaux. Ce n'était pas tellement le fait qu'il mangeât qui la dérangeait, parce que Dieu savait ô combien elle s'en foutait de savoir ce qu'il faisait pendant la répartition. Chacun ses techniques pour faire passer le temps après tout. Mais c'était l'arrivée de cette nouvelle fille, qui débarquait d'on ne savait où, pour on ne savait quelle raison, et on ne savait de quel droit, et qui, se sentant l'âme d'indisposer son entourage, se lança dans une prose digne d'une recueil de biographie pour nous raconter sa vie.
Hey ! Grignotez pas trop on va avoir un super repas dans pas longtemps, vous allez quand même pas vous gavez l'estomac avec quelques gâteaux alors qu'on va avoir le droit à un festin ! Vous allez bien vous repentir après... Enfin je crois non ? On mange pas après ?
Franchement, il y avait de véritables boulets sur cette planète. Melinda se demandait d'abord si c'était une grosse blague, ou encore une volonté profonde de la mettre en colère. Mais elle en vint finalement à la conclusion que, ce dont il s'agissait là n'était que le simple don du Diable que les êtres insignifiants avaient tendance à détenir, communément appelé stupidité. D'un air froid et méprisant, Melinda posa ses yeux sur la Dragonflame, qui semblait tout d'abord déclarer une affirmation des plus inadéquates, hésitant ensuite de l'exactitude de ses paroles, et finalement, cerise sur le gâteau, nous imposant une question de la plus haute débilité, qui remettait en question ce qu'elle venait de dire. Pff. A la fois exaspérée, et furieuse, Mélinda la toisa d'un air hautain et mauvais.
D'où tu sors toi? Écrase. Ou c'est moi qui vais te le faire ton festin.
Sur ce, Melinda détourna le regard pour porter son attention à la répartition. | |
| | | Melanie Peterson
Messages : 2
| Sujet: Re: Rentrée 1994 et répartition Dim 2 Mai - 13:01 | |
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Dernière édition par Melanie Peterson le Ven 14 Mai - 22:02, édité 2 fois | |
| | | Romuald Lampert Elève de Dragonflame - 1ère année
Messages : 6
| Sujet: Re: Rentrée 1994 et répartition Dim 2 Mai - 20:03 | |
| (Mélanie, je pense ce serait mieux si tu postais après moi quand ton message sera terminé! j'aurais aimé tenir compte de ton post, mais dans la mesure où il n'est pas encore fini, je n'ai pas pu...) Romuald n’avait pas mangé depuis plus de 20 heures. Ayant fini de faire sa valise le matin même, il était tellement en retard qu’il avait à peine pu boire son chocolat. Juste à peine, parce que ce dernier était trop chaud pour qu’il le termine, et le strict décompte des secondes ne lui offrait pas le luxe des gorgées de liluputien.
C’était vous dire à quel ces point gâteaux tombés du ciel représentaient pour lui un cadeau de Merlin ! L’appel de son estomac avait été tellement fort qu’en deux temps trois mouvements, il n’y avait plus rien. Romuald regretta vite son élan de générosité. Il aurait dû garder le gâteau qu’il avait gracieusement offert à la jeune fille.
Mais finalement, sa faim de loup ne lui avait pas tellement porté préjudice. Il avait bien fait d’en avoir vite terminé avec les gâteaux. Car fût-il plus lent, ce sacré moment de dégustation aurait été gâché par une intervention des plus incongrues !
En effet, une voix avait retenti derrière les jeunes gens. C’était une voix de fille, qui les interpellait pour leur dire (un peu tard) de ne pas manger de gâteaux parce que soi disant il y avait un succulent festin par la suite. Interloqué, Romuald se retourna pour dévisager la jeune fille d’un air médusé. Premièrement, de quoi se mêlait-elle ?! Et deuxièmement, ce n’est pas parce qu’il y avait, dans un futur lointain et inconnu, et avec pour seule preuve d’existence la pensée de cette fille, un vrai repas, qu’il fallait se laisser crever de faim en attendant et ne pas manger de délicieux gâteaux. Chez Romuald, la nourriture n’était qu’un outil de subsistance. Il s’en foutait pas mal de manger une truffe au foie gras, ou du gloubi boulga, tant que ça le calait et lui permettait de consumer son adrénaline l’estomac tranquille. C’était le genre de personne à bousculer les traditions, prendre le dessert avant le plat selon son humeur, manger du saumon avec une paire de baguettes chinoises ou grignoter sans le moindre remords.
Mais quand bien même il aurait voulu faire part de ses réflexions à la petite assemblée, il n’aurait pas pu, car avant qu’il ait le temps d’émettre le moindre son, la fille aux gâteaux prit la parole, et se moqua ouvertement de lui.
Romuald les regarda tour à tour, sans comprendre ce qu’il faisait avec ce genre de personnes. Entre la première qui s’incrustait dans des conversations d’une manière des plus désagréables, et la seconde qui lui offrait généreusement un paquet de gâteaux pour ensuite faire des blagues à l’humour douteux, le tout sans compter les regards bizarres que les deux brunes lui lançaient. Enfin, il devait avouer que la première fille n’était pas complètement inintéressante : après tout, elle lui avait bien lâché ses gâteaux.
Parlant de gâteaux, Romuald se rendit compte que le paquet vide n’était plus dans sa main. Regardant autour de lui, le garçon le vit par terre à ses pieds, pas loin de se faire écraser par une des paires de godasses ambiantes.
Posant son regard sur celle qu’il avait dans sa tête surnommée « la jeune fille aux gâteaux », Romuald lui répondit froidement : Merci pour les biscuits, ça m’a calé. T’oublieras pas de ramasser le paquet, il pollue.Bien sûr, il n’était pas « calé », c’était juste un prétexte pour s’éloigner et se diriger vers des lieux plus intéressants. Romuald était un garçon aimable, mais il avait ses limites. | |
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